Libération Nord le plus Ancien des Mouvements de Résistance croix de Lorraine

Naissance de Libération-Nord - Ses traits distinctifs

Le syndicalisme et la Résistance

L'organisation et l'action

Le second voyage à Londres

Libération-Nord et l'armée secrète

Les hommes de Libération-Nord

Naissance de Libération-Nord - Ses traits distinctifs

Comment ne pas mettre en lumière, en premier lieu, ce qui constitue, nous semble-t-il, l'originalité de LIBERATION-NORD parmi les mouvements de Résistance de la zone occupée ?

Ces traits distinctifs tinrent à la cohésion doctrinale du Mouvement où se mêlaient à l'ardente volonté de résistance patriotique à l'ennemi - détermination commune à tous les mouvements - une hostilité dans nuance à la collaboration vichyssoise et au nazisme, enfin un attachement passionné aux valeurs démocratiques et au progrès social.

Cette cohésion fut le fruit des conditions mêmes de la naissance du Mouvement dont il sera permis de rappeler, non par une vaine gloriole mais bien en raison de la constatation objective d'une évidence, qu'il fut avec le réseau du Musée de l'Homme, les plus ancien des mouvements de Résistance, en "zone occupée" et le plus radicalement opposé, dès le départ, à la "Révolution Nationale".

Les premiers membres de LIBEATION-NORD furent en effet de militants syndicalistes(1), des membres de cercles philosophiques, du Parti Socialiste et des Démocrates Chrétiens auxquels vinrent se joindre, notamment par la voie des Réseaux de renseignement puis de l'Armée Secrète, nombre d'individualités appartenant aux classes libérales, à la recherche scientifique, à la haute bourgeoisie et aux cadres supérieurs de l'Armée.

Ce que l'on serait tenté de dénommer la "pré-naissance" de LIBERATION-NORD pourrait être datée de la publication, dès Juillet 1940, de ces "Conseils à l'occupé" dus à la plume ironique et féroce de Jean TEXCIER, qui rappelait au lecteur, au lendemain de l'entrée dans Paris des troupes allemandes que les occupants n'étaient ni "des touristes" ni des "compagnons de route" mais bien des ennemis.

(1) appartenant à la Confédération Générale du Travail - à distinguer de la CGTU - et à la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens. Rappelons qu'en raison de la scission syndicale entre CGTU et CGT, cette dernière maintenait seule le principe d'un syndicalisme libre de toute subordination à un parti politique.